Une aventure, à mon sens, qui se situe à mi-chemin de la fantasy et de la SF.
Disons-le tout net, la Horde du contrevent ne laisse pas indifférent, soit on adhère à la magie des mots de Damasio soit on déteste.
Ici le verbe constitue le véritable protagoniste de cet ouvrage. Une joute de rimes et de vocables qui sonnent justes ou qui tranchent. Un régal pour les amoureux des mots, de construction de belles phrases. Un camouflet pour les détracteurs de la soi-disant pauvreté de la littérature de l’imaginaire.
<Aparté> Passez votre chemin, amateurs de lecture plus fluide ou plus légère, ce livre n’est pas pour vous. </Aparté>
Un conseil, ne lisez pas la quatrième de couverture. Laissez les 23 personnages repérés par des caractères tels que « Ω, π, ) » qui prennent alternativement la parole, reconstituer l’origine de leur quête — à la manière d’un puzzle. Des « héros » attachants, aux personnalités, aux désirs, aux discours bien distincts qui ressentent chaque péripéties avec leur sensibilité propre. Derrières leurs pensées se cachent des questions philosophiques : l’absurdité du but à atteindre, la lutte contre les éléments, l’utilité (ou l’inutilité) de leur existence, la rencontre avec les autres…
Damasio jongle avec les mots « bien à lui » autant pour nous immerger dans l’univers de la horde que pour disséminer à-tout-va les explications utiles. Ce livre est, somme toute, un long voyage implacable, un conte féroce où les membres seront amenés à outrepasser leurs limites dans un monde de « vent » totalement innovant. Sachez, en outre, qu’il existe une bande son.
Une expérience de lecture, à mon humble avis, unique. Un chef-d’œuvre.
Fin de l’article…
Pour les curieux, ceux qui voudront toute de même avoir un petit résumé de l’histoire, lisez ce qui suit, sinon le blog contient d’autres articles… 🙂
Damasio nous entraîne dans le sillage de la horde du neuvième Golgoth partie « contrer » pour atteindre l’extrême-amont. Elle est constituée de 23 hordiers aux talents complémentaires formés dès leurs plus jeunes âges pour chercher l’origine du vent. Ils avancent à pied à contre-vent sur une terre plate ou un vent terrible et meurtrier souffle toujours dans le même sens de l’amont vers l’aval. Cette 34e horde est la meilleure d’entre toute. Elle est allée plus loin que les 33 autres… et compte bien atteindre l’extrême-amont quoi qu’il en coûte…
