Ce blog aurait pu commencer par ce livre, tant il m’a bouleversé. Ma rencontre avec Barjavel et « La nuit des temps » a été comme une révélation… un cataclysme dans mon écriture et mes envies littéraires.
C’est d’ailleurs le seul bouquin que j’ai pu relire deux fois.
Après ce livre, je me suis attelée à améliorer mon style et à écrire pour les adultes plutôt que pour les enfants.
Résumé :
« La nuit des temps » Se déroule lors d’une expédition scientifique polaire. Ce sont les membres de la délégation française qui enregistre par hasard un signal provenant des couches glaciaires profondes qui datent de 900 000 ans. Aucun doute n’est possible, il y a un émetteur sous la glace.
La nouvelle éclate comme une bombe.
Cet étonnant signal, va se révéler être l’unes des plus extraordinaires découvertes de l’histoire de l’humanité…
Ce que j’en pense :
La nuit des temps est avant tout une histoire d’amour. C’est aussi une réflexion sur le présent et le futur, sur la mémoire. Pour finir, je dirais aussi, un traité sur la condition humaine (un brin idéaliste).
Le personnage principal est le docteur Simon qui est le narrateur de l’histoire.
Il est le lien entre le passé et le présent, l’amour et le despotisme des intérêts mondiaux, la civilisation perdue et la nôtre.
L’autre personnage principale est Éléa, d’une grande beauté revenue du passé avec l’aide la science et par la volonté des hommes à sauver l’humanité. Elle possède un caractère sauvage qui s’enferme dans un silence morose après la mort de Païkan, son grand amour. Elle est la mémoire des coutumes, des traditions, et du savoir de son pays perdu, Gondawa.
Roméo et Juliette des temps modernes :
Elea est l’amante désespérée qui ne se résout pas à vivre sans Paikan. Ces deux êtres sont inséparables et ne peuvent vivre l’un sans l’autre. Tout le reste, le désir insatiable de savoir des hommes, les querelles que ce savoir entraîne, indiffère Elea.
Cet amour se révélera déterminant pour le déroulement du roman. Au mépris de leur propre vie et de l’intérêt commun, Elea et Païkan vont refusés le destin qui leur est imposé.
Barjavel fait miroiter la promesse d’un monde nouveau ou l’ensemble des peuples collaboraient pour œuvrer à la découverte de la connaissance universelle, symbolisé par l’équation de Zoran. L’auteur montre une société hyper-connectée, où le direct est accessible par tous. Il explore les découvertes scientifiques, la technologique à même a changer nos sociétés modernes.
C’est plus un témoignage sur l’époque de l’auteur qu’une vision futuriste :
Ce livre a été écrit dans les années 60, en pleine guerre froide. Le quotidien est rythmé par les affrontements directs ou indirects deux « blocs » ennemis, Soviétique et américain.
Du coup, on retrouve les clichés de la science-fiction des années soixante (diodes qui clignotent sur les ordinateurs surdimensionnés)
– La guerre ancienne, qui oppose deux nations dominantes — le rationnel Gondawa et le militariste Enisoraï — est une transposition à peine déguisée du conflit Est-Ouest
– les révoltes d’étudiants contre la guerre en Gondawa évoquent celles qui secouaient San Francisco contre la guerre du Viêt Nam (écrit avant 68)
– le rêve d’une société idéale où les hommes vivraient heureux, beaux et insouciants, décrit par Elea, sont les prémisses du mouvement hippie.
L’écriture de Barjavel est fluide et intuitive. Il a su doser parfaitement aventure et suspense, dialogue et narration fantastique.
Une pure merveille. Et une histoire d’amour fabuleuse. À lire absolument, même si, je dois je reconnaître, la technologie décrite, et parfois le style semble un désuet pour notre époque.