Les auteurs font aussi leurs « devoirs »…

Comme les écoliers font leurs devoirs scolaires, les musiciens font leurs gammes et les répétitions, les auteurs font au quotidien leurs exercices…

Il n’existe pas de diplôme d’écrivain. Un romancier se forge tout seul au gré de son expérience, de ses lectures, de ses passions. C’est un travail de longue haleine. Mot après mot, phrase après phrase ainsi de suite. Chaque jour, sur sa page blanche, il se remet à l’ouvrage. Parfois, les paragraphes foisonnent en abondance et parfois, chaque vocable est une souffrance, parce que ces « bougres » se rebiffent, vous glissent entre les neurones, s’estompent…
Un auteur consciencieux écrit tous les jours, au minimum 4 heures par jour. Sur tout, pas forcément sur le projet en cours (blog, nouveau projet etc). Cela lui permet d’entretenir, de modifier, d’améliorer son style.
Quotidiennement, je m’y astreints. à la longue c’est devenu un plaisir. Pendant que j’écris, le monde qui m’entoure, les problèmes sont mis entre parenthèses. Je suis dans ma petite bulle en tête-à-tête avec ma page blanche et moi-même. Et j’ai toujours du mal à m’arracher à cet espace de quiétude où je n’ai de préoccupation que le choix des mots, l’agencement d’une phrase, la cohérence de l’histoire, où je suis (comme le dit Amélie Nothomb) Dieu. J’ai la totale maîtrise (en quelque sorte) du destin de mes personnages ce qui n’est pas toujours le cas dans ma propre vie.
Deuxième obligation, un auteur lit en abondance, si possible tous les genres. Parce que la lecture (outre le plaisir qu’il en retire)  est formatrice à plusieurs titres :
  • le romancier acquière du vocabulaire
  • il mémorise (volontairement ou non) des structures de phrases et à la longue son style, sa manière d’écrire se modifie. Comme le bon vin, il se bonifie avec le temps.
  • il apprend chez les « maîtres » les ficelles du métier, les plans, la manière d’amener une scène, de ménager le suspense etc…
  • il nourrit son imagination. Les narrations des autres romanciers lui ouvrent de nouvelles voies d’explorations, l’interpellent… pour trouver des nouvelles intrigues originales.
En moyenne, je dévore 4 ou 5 livres par mois. Sur chacun je repère le vocabulaire que je ne connaissais pas, les expressions. Je les note sur un fichier excel, ou sur ma liseuse. Depuis que je rédige mon histoire, j’ai une petite idée des synonymes qui me manquent. Des choses souvent simples comme par exemple la main. De mémoire : menotte, battoir, phalanges, paume, pulpe, doigts, index, pouce, majeur etc…
J’avoue que je ne décortique pas tous les livres pour y extraire, le plan. Mais certains ouvrages/auteurs sont devenus des références S King, Bordage, Preston&Child, Ken Follet, Martin et bien d’autres.
J’ai une pile à lire démentielle… Il me faudra plusieurs vies pour en venir à bout. Surtout qu’entre-temps je rajoute de nouveaux bouquins.
Depuis le début du mois, j’ai lu Gagner la guerre de JP Jaworski (un beau pavé ! plus gros que le mien.), Les portes d’Althion de AS Kindraich. J’ai appris du vocabulaire en abondance avec le premier, un exemple d’injustice et de préjugé ( cousin de Fitz de R Hobb dans l’Assassin royal.) dans le second.
Et je suis en train de lire le premier tome du souffle d’Erya de CM Bouet. J’ai déjà repéré les prochains : les deux tomes de la complainte d’Irwan d’A Combelles, Sarance de G Kay, le journal d’Hirondelle de Nothomb…
Du travail en perspective… L’existence d’un auteur n’est pas un long fleuve tranquille…

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