Si pour la multitude, auteur ce n’est pas un vrai métier, alors que dire des auteurs autoédités. Tous aux abris, ça va saigner !!
La haute institution littéraire (éditeurs et médias) entretient l’idée qu’un auteur qui ne passe pas par le filtre de l’édition traditionnel n’est pas un vrai auteur. Et pourquoi donc ? Lorsqu’un acteur troque les lumières des projecteurs pour prendre la caméra, il est applaudi. Pour quelle raison un auteur qui s’autoédite est-il conspué, humilié, moqué ?
Donc si je comprends bien, un éditeur est une entité qui décide si un livre mérite ou non d’être lu. Il garantit la qualité, l’excellence… et lui seul à le droit d’adouber ou non un auteur.
Gentes Dames et damoiseaux qui me font l’amitié de lire ces quelques lignes, allez donc jeter un œil sur les meilleures ventes du moment, n’oubliez pas de vous munir de mouchoirs… C’est parfois édifiant.
<Aparté> C’est un peu comme la mode, des gens (de mars ou d’ailleurs) décident d’un claquement de doigts, que ce printemps la couleur en vogue sera… au hasard… mauve !! Et sans crier gare, les boutiques hurlent le mauve officiel sur tous les tons. Combien même vous exécriez ce coloris, vous n’aurez d’autres choix que de vous conformer (de voiler tous les miroirs de chez vous pour vous éviter de vomir) ou de passer pour un(e) ringard(e). </Aparté>
Je disais donc, que la haute institution martèle à qui veut l’entendre qu’un vrai auteur est publié par un vrai éditeur. Et ce leitmotiv est gravé à l’encre rouge chez la majorité des français. Faites un sondage autour de vous, et vous verrez que la plupart partagent cette opinion. Dans ces conditions, il ne viendrait jamais l’idée saugrenue au grand public et à l’élite confondus (rare dans ce pays un tel consensus) d’expérimenter un livre autoédité. Sacrilège. C’est d’autant plus improbable que ledit livre indépendant est totalement invisible puisqu’on lui refuse obstinément de lui laisser un espace médiatique.
Pourquoi diable essaye-t-on de nous persuader que l’autoédition est une fabrique d’auteurs factices ?
– On reproche aux romanciers autoédités leur amateurisme : les fautes d’orthographe, les coquilles, les couvertures bricolées sur un coin de table.
<Aparté> C’est hélas très souvent le cas, je ne peux le nier. Et pour cause. Il semble que les coquilles typographiques se dissimulent sournoisement entre les lignes et vous font la nique en réapparaissant plus tard avec malice.</Aparté>
– Un auteur autoédité est forcément un écrivain dont les manuscrits ont été refusés par les maisons d’édition. Aucun avis extérieur ne l’a aidé à retravailler son texte et par conséquent il est estampillé d’office « Mauvais ». Il est impensable qu’un romancier puisse faire le choix volontaire de distribuer lui-même ses œuvres. Seul un dément s’y risquerait !
– L’apparition d’internet a changé la donne et fait vaciller le diktat des maisons d’édition. De plus en plus les lecteurs préfèrent le conseil d’autres lecteurs.
– Mais, plus sûrement, un auteur autoédité est un rebelle qui refuse de rentrer dans le moule. Pensez donc mes braves messieurs dames, cette engeance-là s’est mis en tête de gagner de l’argent. Un auteur gagner de l’argent, la bonne blague !! (cf les articles : Auteur, gloire et pauvreté.)
<Aparté> En règle général en France, quelqu’un qui gagne de l’argent est suspect. </Aparté>
Loin de moi l’idée de jeter la pierre aux Maisons d’édition ou aux critiques. Je peux comprendre qu’ils désirent préserver leur business ou l’excellence (les deux), je n’en suis pas choquée. C’est toute la société française qu’il faudrait rééduquer au sujet de l’autoédition. Savez-vous par exemple que les subventions littéraires ne sont jamais accordées aux auteurs autoédités, alors qu’ils en auraient grandement (le plus) besoin. Je n’éprouve même pas de colère lorsqu’on m’explique en long en large et en travers que l’autoédition est une entreprise coûteuse et inutile – puisque de manière systématique mes textes seront dépréciés, puisque personne ne consentira à parler de mes livres. Non, je n’éprouve aucune amertume parce que l’édition traditionnelle ne garantit pas non plus le succès. Des dizaines d’auteurs sont édités chaque année dans l’anonymat le plus complet.
En dehors des querelles de chapelles, n’oublions jamais l’essentiel : les lecteurs seuls fabriquent les auteurs.
Et vous, seriez-vous tenté par un livre indépendant ? Si la réponse est non, qu’est-ce qui vous déciderait à acheter un livre indépendant ?
En règle générale, qu’est-ce qui vous incite à acheter un livre plutôt qu’un autre ?
La couverture, le résumé derrière le bouquin, le nom de l’auteur et parfois le prix.
Bonjour, pour ma part je vais voir sur les forums pour avoir les tendances. Je lis les critiques et le résumé et je fais mon choix.
Pensez-vous vous aussi qu’un vrai auteur est forcément publié par un vrai éditeur ?