La forêt de Cornelius part 4….
(Je rappelle que j’ai écrit ce conte à mes 11 ans et que je vous en offre la primeur cher(e)s ami(e)s. Je vous le livre en « état » !)
Jean tenta de faire revenir Henri à la raison, mais en vain. Avec son argent Henri s’acheta un titre de baron. Désormais, on lui disait du « monsieur le baron » pour s’adresser à lui.
Avec fanfaronnade, il faisait le tour du pays dans sa belle berline. Il était fier et parlait à son frère par l’intermédiaire de son valet. Sa forêt reculait de plus en plus. Les pauvres animaux durent émigrer chez Jean. Les insectes moururent par milliers. Ne parlons pas des fougères, mousses et champignons qui grillèrent sur place.
L’année suivante, l’hiver débuta dès octobre. Les commandes affluèrent. Les créanciers confiants, avancèrent l’argent. Henri, conscient de son nouveau statut, dépensa sans compter en bals, en banquets. Tous les nobles des villes environnantes se pressaient dans sa demeure. Il vivait dans un autre monde, un monde de luxe et de volupté. Il s’admirait nuit et jour devant son miroir de deux mètres de long.
Un jour de janvier, l’un de ses bûcherons lui demanda une audience. Il lui annonça que bientôt, il n’y aurait plus aucun arbre à abattre. Affolé, Henri fit le tour des terres et effectivement, la terre était nue à des lieux à la ronde. Il ne subsistait qu’une minuscule parcelle boisée. Il découvrait avec stupeur que la forêt possédait une limite. Il avertit son associé qui le prit très très mal. Inévitablement, la nouvelle se répandit comme une traînée de poudre. Les créanciers réclamèrent le remboursement immédiat de sa dette. Mais Henri avait tout dépensé, il ne lui restait plus rien. Il se vit contraint de renvoyer son personnel, de vendre sa vaisselle, ses voitures et même une partie de sa garde-robe. Ses anciens et ses nouveaux – nobles – amis lui tournèrent le dos. Il se retrouva seul et sans un sou. L’hiver se durcit. Il dut brûler ses précieux meubles et autres objets en bois. Puis, la nourriture vint à manquer.
Sa bêtise, l’appât du gain et son orgueil avaient détruit le trésor que contenaient ses terres : du bon bois de chauffe et du gibier en abondance.
À suivre…